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Présentation

Présentation

Le COCU, Comité d’Organisation du Carnaval Unifié est une association Loi 1901. Elle est constituée par un collectif d’acteurs et de citoyens toulousains : Associations estudiantines, culturelles, carnavals de quartier et communautaires, individus passionnés par le carnaval …

Cette association est régénérée en 2011 du désir collectif de reconstruire un grand Carnaval de Toulouse, absent depuis plus de 20 ans. Elle a pour vocation d’organiser un Carnaval à dimension de la Ville afin que chaque toulousain puisse s’associer à cet événement.

Composition du Conseil d’Administration :

Émilie BOUISSIERE : Présidente
Ismaël COULIBALY : Vice-Président
Angélika DESIR : Secrétaire
Laurent SANTIAGO : Vice-Secrétaire
Yannick RENARD : Trésorier
Pierre AUVILLAIN
Guirlanda HUNT
Patrick PERIC

 

Histoire du
Carnaval de Toulouse

Histoire du
Carnaval de Toulouse

Par Anthony Jarnaud
(Auteur – spécialiste des Carnavals en France)

Organisé par les étudiants au XIIIème siècle, le carnaval de Toulouse vilipendé dès l’année 1515, subira les objurgations des pouvoirs civils et religieux. Une histoire tourmentée par des disparitions et apparitions au gré des siècles, où les réjouissances deviendront un ¨Carnaval pour Tous et réalisé par Tous¨.

Le COCU

Cette appellation délirante qui n‘est autre qu’une abréviation ; son impertinence signifie (dans les années 80) Comité d’Organisation du Carnaval Universitaire. L’association délirante qui voit le jour le 26 Février 1982, regroupe principalement des étudiants de l ‘université de Toulouse. Reconnue de ¨futilité publique¨, l’objet associatif a pour but de faire vivre la fête du carnaval, et de renouer avec l’ancienne tradition païenne connue déjà au XIIIème siècle. Pour le tout premier carnaval renaissant, quelques milliers de personnes y participeront. Une fréquentation qui ne cessera de s’accroître, en Février 1983 soixante milles jeunes sont dans la rue. Puis le carnaval passe le cap des cent milles personnes en Février 1984. ¨Le Brésil est à Toulouse¨ pour Février 1985, où le carnaval rassemble plus de cent cinquante milles fêtards. Lors de l ‘année 1986, le carnaval toulousain s’octroie une pause au carnaval de Salvador de Bahia (Brésil). L’année suivante de retour, Claude Nougaro (artiste chanteur natif de Toulouse, 1929/ 2004) devient le Roi carnaval 1987 de l’édition. En 1988, le glas est sonné pour la fin des festivités. Début des années 1990, quelques liesses non-officielles persisteront passagèrement

2012 après vingt quatre ans d’absence

Courant 2011, le maire de Toulouse Pierre Cohen accepte la proposition du COCU nouvellement baptisé : Comité d’Organisation du Carnaval Unifié. Jean-François Laffont fondateur du COCU ( 1982 ), transmet les rênes à son fils Julien Laffont qui devient président. La date du 21 Mars est retenue. L’association lance une opération ¨ Si on déguisait la ville ? ¨, un projet décoratif urbain pour annoncer le temps du carnaval. Des écoles, des centres de loisirs, des centres sociaux, des collectifs d’artistes et de particuliers ne tarderont pas à s ‘investir, pour métamorphoser le centre-ville et les quartiers attenants. Un acte intergénérationnel, mobilisateur qui depuis fédère une moyenne de trois cents personnes. Mais entre temps, le terrorisme international s ‘invita inopportunément dans un quartier de la ville rose . Les tueries d ‘un jihadiste mirent la fête entre parenthèse. Le carnaval eut bien lieu plusieurs jours plus tard. Une quinzaine de chars et une dizaine de groupes défilèrent devant cinquante milles personnes, créant une vive émotion auprès des Toulousains.

Entendement et exégèse du carnaval de Toulouse

Malgré un retour entaché en 2012, le carnaval a su reconquérir le coeur des toulousains. L’événement festif est devenu un temps majeur incontournable de la ¨ ville rose ¨. D’un esprit diversifié bon enfant, au printemps il ouvre la saison des festivités, où petits et grands, étudiants et parents se retrouvent pour se distraire ensemble. Une opportunité ou la magie fédératrice carnavalesque obtempère la promiscuité et le rapprochement humain dans l’espace public.
Chacun participe avec sa propre identité, sa propre culture, une envie de la partager entre carnavaliers et amis. Un exutoire explicité par le défilé de la Grande Parade, d’un déguisement prévu ou inopiné pour le jour J, d’être bénévole ou de participer à la décoration de la ville (¨Déguise ton parcours¨). Le carnaval de Toulouse se veut avant tout un intervalle populaire de création, dont la vertu est de rendre collective toute participation. Depuis plusieurs éditions, évolution et fréquentation oblige, les organisateurs souhaitent une autre approche du carnaval. Le Grand Défilé moment identitaire et intense du carnaval, le char allégorique disséminé dans le cortège n’est plus vraiment désiré. Un retrait matériel pour que les toulousains, les différentes communautés et même les visiteurs puissent s’amuser ensemble. Les organisateurs encouragent davantage des créations à porter de mains. Des modules décorés poussés ou tirés par les participants, élaborés dans les garages ou les ateliers d’habitants. Une structure moins encombrante et plus facile d’utilisation, pouvant osciller impétueusement et s’orienter dans tous les sens pendant le défilé. Un agencement aidant davantage l’exhibition d’un rôle humain ou une manière d’être. L’absence du char abolit les habituelles rangées flegmatiques de spectateurs figés.

Des traces dès le XIIIème siècle

L’histoire du carnaval de Toulouse est énoncé brièvement de quelques lignes ; se furent les étudiants qui depuis le XIIIème siècle organisaient et profitaient pompeusement de liesses débridées. Un souhait aussi d ‘offrir à la cité des moments collectifs de festivités. L’intendance du Languedoc en 1684 interdira à toutes personnes déguisées et masquées de se servir d ‘armes, sous peine de contracter une amende de 50 Livres et des jours de prison. Le Parlement de Toulouse dès 1515 et soixante et un arrêts municipaux décrétés jusqu’au XIXème siècle, tenteront de limiter les débordements du carnaval. Des conséquences dues en la présence nocturne de personnes déguisées, s ‘initiant aux cultes païens. Les bals de nuit, les armes exhibées, le tapage des musiciens, les charivaris, les jets de cendre et de son, ces pratiques elles aussi subiront les admonestations civiles et religieuses. Au XVIIème siècle Carnaval, Caramantran ou Carême-Entrant présent dans le sud de la France (Occitanie), lutte et résiste contre une fin programmée exigée par les autorités. Les pâtissiers, les cabaretiers et les tenanciers d’hôtels défilaient masqués tout en contestant le premier jour de jeûne. Vers 1700, une description de mauvaise augure relate le carnaval : ¨ Il ne fait pas sur d’aller dans les rues ; on baisse les glaces des carrosses de peur qu’elles ne soient cassées par la quantité de confitures et de dragées qu’on se jette à la tête, il ne reste personne aux maisons dans ces jours là. Les artisans abandonnent leurs boutiques, les domestiques sont dispensés d’obéir à leurs maîtres, et les autres courent les rues depuis le matin jusqu’au soir. Les dames sont en carrosse, les messieurs à cheval, et le petit peuple à pied, d ‘autres font des mascarades en charrette (…) ¨. ¨ Le Prince des Ténèbres, auteur des divertissements du Carnaval 1721 ¨ est rigoureusement combattu par l ‘Église. Des agissements réitérés puis comparables aux fêtes de l’excès, de l’oisiveté, du gaspillage, de l’ivrognerie, de la folie des masques et des danses faisant perdre la chasteté (plus criminellement lorsqu’elle se perdait par l’adultère 1702 ). En 1775, les confréries d ‘étudiants parcouraient la ville sur des ânes vêtus de noir et appelés ¨ Parlements ¨. Des collèges qui seront ensuite dissout.
Des réprimandes faites aussi à ¨ toutes personnes tant hommes que femmes de quelque état et condition que ce soit, clercs et gens d’église, enfants de famille, domestiques ou laquais qui heurtent aux portes sans nécessité, escoliers ou collégiens ¨. En 1870, le Parlement de Toulouse défendra tous rassemblements de personnes masquées, sous prétexte d’apeurer les citadins et les campagnards. De ses hauts et bas, le carnaval toulousain foisonnera de nombreuses processions masquées au Cours Dillon. La noyade rituelle de Monsieur Carnaval s’officiera longtemps sur l’ancienne pile du Pont Vieux entre la Prairie des Filtres et l’île de Tounis.